[EC] Virée au bar [PV William Hill]

[suite de la présentation de William Hill]

Edward tourna à l'angle d'un couloir et se retrouva devant l'enseigne du seul bar/restaurant resté ouvert du Centre, William à ses côtés. Ils avaient déjà fait le tour des lieux et Edward avait dans l'idée de boire un verre avec lui, histoire de fêter son arrivée.
Survivre, ça s'arrose non ?

"Et voici l'endroit où tout le monde mange" dit-il avec un grand geste du bras qui embrassait l'endroit bondé "Il y a toujours du monde, à toute heure de la journée et de la nuit. Tout le monde mange quand il veut et les rations sont strictes. Pour vivre le plus longtemps sur nos réserves, tu vois."

Edward entra par la porte toujours grande ouverte, serra quelques mains, sourit à certains et se fraya un chemin parmi la foule qui attendait leur tour au comptoir.
Le barman le vit et lui désigna une table de libre, tout prêt du piano.

"C'était un ancien bar dansant" expliqua-t-il pour justifier la présence d'un piano "Y avait souvent des soirées organisées, parfois même quelques karaokés. Du coup, la salle est plutôt grande et on a pu placer plein de tables sur la piste de danse."

Il y eut un silence, tandis qu'il s'asseyait et allongeait ses longues jambes sur le côté.

"On ira se chercher à boire plus tard, on va attendre que la queue se résorbe." dit-il en déboutonnant les manches de sa chemise "A moins que vous ayez vraiment très soif ? Sinon, je fais la queue pour vous"

William s'était fait plutôt discret pendant leur tour, ne parlant peu, se contentant d'écouter Edward. D'ailleurs, le chef de la N.S doutait un peu qu'il lui eut véritablement prêté attention tant il semblait dans la lune.
Il n'avait toujours rien dit quand ils étaient entrés dans le bar, et Ed ne savait pas vraiment que penser de William. Si son silence avait quelque chose de reposant, il était également dérangeant et Edward ne parvenait pas à le cerner comme il l'aurait voulu.
C'est qu'il fallait être prudent avec les nouveaux, il se souvenait très bien de l'un d'entre eux qui paraissait calme en apparence mais qui avait tenté d'étrangler un de ses camarades dans son sommeil. Ce genre de choses ne pouvait pas se reproduire, il y avait eu suffisamment de souffrance comme cela.

Pourtant, William avait semblé reprendre vie quand ils s'installèrent à leur table, et Edward comprit en suivant son regard qu'il regardait le piano. D'ailleurs, c'est très distraitement qu'il lui répondit, avant d'effleurer les touches du doigt.
Edward le regardait sans rien dire, intrigué par le comportement de William.
Un musicien donc. Ceci expliquait son côté "à côté de la plaque" et son esprit qui répondait absent au monde qui l'entourait.
Edward n'avait jamais appris d'instrument, même si pendant un moment la guitare l'avait attiré dans son adolescence. Malheureusement, sa mère n'avait pas les moyens de lui offrir des cours et il s'était résigné.
Finalement, l'argent non dépensé lui avait permis de payer son voyage en France, et c'était peut-être à cela qu'il devait sa survie.

"Tu es pianiste, non ?" demanda-t-il avec un petit sourire aimable "Si tu veux, tu pourras jouer autant que tu veux. Les gens ici ont besoin d'être diverti et de penser à autre chose, la musique pourrait leur faire beaucoup de bien..."

Edward jeta un coup d'oeil à la queue qui s'amenuisait. Il commençait lui-même à avoir plutôt soif, d'autant plus qu'il avait une fâcheuse tendance à oublier de boire, habitude qu'il avait prise du temps où l'eau était encore à volonté. Il s'apprêtait à se lever et se tourna vers William.

"Qu'est ce que tu veux boire ? On a encore des stocks de sodas qui traînaient dans le supermarché, ainsi que quelques alcools. On garde l'eau pour d'autres utilisations tant qu'on a autre chose à boire."

Un sourire se dessina sur le visage de William, la note continuant de résonner dans ses oreilles.
Edward lui demanda alors si il était pianiste et continua sans lui laisser le loisir de répondre qu'il pourrait en jouer autant qu'il le voulait.
Que les gens avaient besoin de se changer les idées et que la musique les aideraient sans doute...
Ce qui était vrai après tout on ne disait que la musique calme les moeurs pour rien.
Cela marchait en tout cas pour lui.
Edward en se levant lui demanda qu'est-ce qu'il voulait boire, précisant qu'il y avait encore des sodas ainsi que quelques alcools.
William se retourna vers son guide en lui souriant, un sourire plein de reconnaissance et il lui dit :

"Merci beaucoup Monsieur Grey, le piano est un sens le seul souvenir que m'a légué ma famille"

Puis se rappelant de sa question à propos de la boisson il enchaîna vite :

"Tenez je vais plutôt vous accompagné, ainsi nous pourrons discuter un peu si vous n'y voyez pas d'inconvénients"dit-il en se levant à son tour.

Le restaurant se vidait peu à peu et on pouvait désormais apercevoir le bar en entier qui semblait d'ailleurs, comme le piano sortir tout droit du far-west.
Il était en bois brute, et un miroir se trouvait derrière aussi long que le bar.
Toute cette décoration évoqua en William des souvenirs d'enfance, l'époque où il jouait aux cow boys et aux indiens armé de pistolet en plastique.
Ce bar devait sans doute avoir été conçu dans le but de reproduire l'ambiance si particulière qui y régnait autrefois.
William entraînant Edward avec lui se dirigea vers le bar.
Son ami, était là près de lui, et un énorme poids avait désormais disparu.
Le piano était maintenant le seul lien plus ou moins indirect avec sa famille et plus particulièrement son oncle qu'il adorait tant.

William paraissait en véritable extase, un doigt sur la touche du clavier, les yeux clos. Edward aimait bien la musique, mais il n'avait jamais eu cette veine musicale qui paraissait habiter certaines personnes. Il ne pouvait ainsi pas comprendre ce que ressentait William, lui que le son du piano laissait indifférent.
Néanmoins, ce qui ne le laissa pas indifférent, ce fut le sourire de gratitude que lui adressa le jeune homme quand il lui eut annoncer que le piano lui était accessible selon son envie.
William le remercia, et Edward fut intrigué par l'allusion à sa famille. Il venait d'une famille de pianistes peut être ?

Edward n'était cependant pas assez curieux et avide de potins pour insister et il laissa courir sans poser de questions. William, comme revenant soudainement à la réalité, répondit -en retard- à sa question, préférant l'accompagner pour discuter.

*Discuter de quoi ?* pensa Edward, un peu étonné d'entendre une réflexion pareille venant de l'un des hommes les plus silencieux qu'il eut rencontrer dans le Centre.

Il ne dit rien cependant et suivit William qui se dirigeait vers le bar. Il ne sut d'abord quoi dire, chercha un sujet. Finalement, sa précédente question lui revint en mémoire, et il se décida à la poser.

"Vous disiez que le piano était un héritage de votre famille... Vous venez d'une famille de pianistes ?"

Pas terrible comme conversation, mais c'est tout ce que trouvait Edward pour le moment.
Et le silence près de cet homme le mettait un peu mal à l'aise.

Willam se sentait bien, vraiment bien et il avait l'impression d'être plus léger maintenant qu'il connaissait l'existence de ce piano.
Il avait même envie de parler d'exprimer sa joie par la parole, lui qui ne s'exprimait jamais.
Et alors qu'il se dirigerait vers le Barman il saluait tout les passants qui le regardaient ensuite avec un air étrange.
Edward lui aussi semblait mal à l'aise devant ce débordement incompreenssible de joie.
Oui les gens ne pouvaient pas comprendre ce que le piano représente pour lui.
Tant de bons souvenirs, tant de fous rires, des après-midis entiers devant ce clavier noir et blanc avec son oncle.
Toute le bon côté de son enfance residait dans cet instrument.
Lorsqu'ils arrivèrent au bar Edward lui demanda si il appartenait à une famille de pianiste.
William sentit que cette question était plus là pour remplir la conversation qu'autre chose mais il y répondit de bon coeur.

"Non pas vraiment une famille de musicien plutôt, mes parents jouaient tout deux de la guitare c'est mon oncle qui m'a tout appris"

Le barman vînt alors vers eux et leur demanda ce qu'ils voulaient boire.

"Une bierre pour moi s'il vous plait" lui répondit du tac au tac William

La bierre avait toujours était sa boisson favorite, elle avait toujours su émoustiller ses papilles comme il fallait.
Il se rappella alors de tout les plans qu'il avait mis en place lui et ses amis afin d'en subtiliser dans sa cave ou dans l'une de ceux-ci.
Ils fonctionnaient toujours de la même manière: Un sentinelle surveillait la porte et deux d'entre eux prenaient un maximum de bouteilles dans un sac.
Il se souviendrait toujours de ce jour, ce seul jour où quelqu'un les supris.
Quelle raclée ils s'étaient prit, Memorable.
Cette pensée fît sourire William, oui ils n'avaient pas pu se voir durant plus d'un mois et chacun étaient privé de tout.
Et Edward, quels étaient ses hobbies ? Il aimait peut-être lui aussi la musique.
Il se retourna alors vers celui-ci et lui demandit:

"Et vous Monsieur Grey êtes-vous aussi interréssé par la musique ?"

D'autre survivant jouaient aussi peut-être d'un instrument, ils pourraient formait un groupe va savoir.
Qui vivra verra
Mais au fonds il n'y croyait pas trop puisqu'il avait toujours préférait jouer seul.

Edward était singulièrement étonné par le brusque changement d'attitude de William. Son renfermement s'était mué en une joie particulière qu'il partageait avec tout le monde.
Etais ce le piano qui le mettait dans un tel état ?
En tout les cas, il semblait bien plus enclin à discuter puisqu'il lui répondit sans retard cette fois ci.

Une famille de musiciens... Cela expliquait bien des choses.
Edward sentit que, même si cette conversation permettait à William de parler, il n'était pas très à l'aise à discuter de musique. Il savait que si cela devenait plus technique, il allait se sentir inculte, lui que la musique n'intéressait pas vraiment. Et si on commençait à parler d'artistes connus, il était foutu.
William commanda une bière et Edward décida de se faire plaisir et demanda la même chose.
Certes, il n'y avait plus qu'un stock très réduit de bières et il n'y en aurait bientot plus une seule goutte dans tout le Centre... Mais au fond, n'avait-il pas le droit de s'en descendre une dernière avant de dire adieu à cette boisson merveilleuse ?

William se tourna vers lui, son visage éclairé par un sourire. Edward se força à en dessiner un lui aussi, même s'il sentait que la musique reviendrait sur le tapis.
William lui demanda s'il était intéressé par la musique, et Edward se crispa un peu.
Et voilà.

Au fond, il n'avait qu'à dire la vérité, William ne le mangerait pas. Le seul souci d'Edward, c'est qu'il détestait décevoir les autres et ne pas avoir leur sympathie.
Cette différence entre eux, cela suffirait-il pour que William considère qu'il n'était pas très intéressant ?
Mais finalement, Edward se décida à dire la vérité. De toute façon, il aurait été bien vite démasqué si la conversation avait continué comme cela.

"Eh bien, pour dire vrai, pas vraiment" dit-il en serrant inconsciemment les poings "Je n'y connais pas grand chose, on pourrait même me traiter d'inculte" il laissa échapper un petit rire nerveux "Par contre, je suis bien plus axé sur les lettres. La littérature, tout ça. J'écris moi-même... quand j'ai le temps"

*C'est à dire plus maintenant* pensa-t-il sombrement.